Cette 31e édition restera dans nos mémoires. Elle aurait pu ne pas avoir lieu. Au moment où nous écrivons ces lignes, la liste des annulations de manifestations culturelles continue hélas à s’allonger ! C’est inquiétant. Pas question cependant de baisser les bras et nous avons pris le parti de nous adapter, de respecter bien entendu les mesures qu’impose la pandémie et de faire vivre le festival : pour le livre et la lecture, pour le public bien sûr et pour les auteurs et les éditeurs qui depuis 30 ans maintenant nous accompagnent. Pour la langue bretonne en particulier et la culture en général, trop souvent sacrifiées en période de crise. C’est notre choix.
Dans ce contexte anxiogène il est peut-être salutaire de se plonger dans la poésie, le thème retenu cette année pour le festival. La Bretagne est une terre de poésie, dit-on.
Comme l’écrivait Armand Robin, originaire de Rostrenen, « La Bretagne, c’est un univers ou si on veut, c’est une patrie mondiale… Cette Bretagne universelle, cette Bretagne qui n’est pas localisable, c’est pour nous le point de vue de l’âme, ce qui est encore plus haut que le point de vue de l’esprit. Il se trouve que ce lieu parfait de l’âme se trouve aussi par nature le lieu parfait du génie poétique. » On ne s’étonnera donc pas que le prix Goncourt 2019 de la poésie ait été décerné à un Breton, le Trégorois Yvon Le Men ou que le haïku, genre littéraire japonais, marqué essentiellement par sa concision, fasse également florès en Bretagne, tant en français qu’en breton.
Les plus belles feuilles sont sur les stands du Festival, vous n’avez qu’à les cueillir… en respectant bien entendu les très poétiques gestes barrières !