Ceux qui s’intéressent à la création littéraire en langue bretonne connaissent sans doute Al Liamm. La revue et la maison d’édition semblent faire partie du paysage mais, derrière, il y a une histoire et des personnes. La revue a forcément évolué parce que la société bretonne a beaucoup évolué, l’équipe s’est renouvelée et le fera encore…
Les débuts…
Au commencement étaient trois revues … Tìr na nÓg, créée à Rennes en janvier 1945 par Paol ar Gourriereg et Ronan Huon (c’était une revue bilingue), Kened , créée à Rennes aussi par Per Denez et Arzel Even et Al Liamm, créée à Paris au printemps en 1946 par une petite équipe comprenant Andrev Latimier , Per ar Bihan, Glaoda Millour, Ronan Chevalier… Le but d’ Al Liamm était alors de travailler aux relations interceltiques (on y trouvait des articles en gallois et en gaëlique). Très vite les équipes comprirent qu’il valait mieux unir les forces : Kened et Tìr na nÓg d’abord et Al Liamm et Tìr na nÓg ensuite. C’est le n°6 Al Liamm – Tìr na nÓg, celui de janvier-février 1948 qui fut le premier après l’accord. On trouve dans l’éditorial de ce numéro l’exposé de ce qui sera la ligne de la revue : embrasser l’ensemble du champ culturel au-delà de la littérature et continuer le travail de Gwalarn : ouvrir le regard des brittophones sur tous les domaines en mettant à leur disposition des textes variés en langue bretonne. Ronan Huon prit rapidement la direction de la revue et commença parallèlement à éditer des ouvrages.
Maison d’édition et revue culturelle.
Al Liamm est toujours une maison d’édition importante. 133 titres sont disponibles à ce jour. De la littérature pour l’essentiel mais aussi des ouvrages de référence concernant la langue comme Yezhadur bras ar brezhoneg de Frañsez Kervella ou Geriadur brezhoneg/galleg – galleg/brezhoneg de Roparz Hemon et Ronan Huon. On trouve des oeuvres classiques avec des auteurs comme Abeozen, Yeun ar Gow, Youenn Drezen, Maodez Glanndour, Añjela Duval, Per Denez, Roparz Hemon, Jakez Konan, Jarl Priel… Des auteurs qu’on ne présente plus : Yann Gerven, Yann Bijer, Herve Gouedard, Goulc’han Kervella, Tudual Huon, Garmenig Ihuellou… Et une nouvelle génération plus que prometteuse : David ar Gall, Riwal Huon, Herve ar Gall, Erwan Hupel… La liste n’est pas complète et est toujours ouverte.
Selon le site d’Al Liamm (www.alliamm.com) quelques 1157 auteurs, dont les meilleures plumes du XXe siècle, ont été publiés dans la revue. Environ 800 pages de breton offertes chaque année. Des poèmes, des nouvelles, des traductions, des pièces de théâtre, des études de toute sorte , des rubriques régulières – A-dreuz lenn, Petra nevez ?, Kelaouennoù – et, bien-sûr, an Notennoù… Puisque c’est le thème du Festival 2013, on peut souligner que de nombreux pays d’Europe on fait l’objet de traductions, d’études, voire de numéros spéciaux (La Frise-n°27, La Flandre-n°68, La Catalogne-n°98, L’Irlande,-n°120, La Finlande-n° 229, L’Ecosse-n°321…).
L’équipe
Il serait fastidieux de faire la liste de tous ceux qui ont aidé Al Liamm au fil du temps. Sans eux la revue n’existerait pas. Il est cependant difficile de ne pas citer Ronan Huon, Per ar Bihan et Andrev Latimier. Tous des bénévoles. Ce n’est qu’en 2011 qu’Al Liamm a pu bénéficier de l’aide précieuse d’un jeune salarié.
Dans l’équipe actuelle on trouve Tudual Huon, professeur, président de l’association et directeur de la revue et des éditions, Herve Huon, ingénieur, Erwan Hupel, pofesseur de breton dans le second degré public, Ronan Ménardeau, professeur dans le second degré Diwan, Malo Bouëssel du Bourg, directeur de Produit en Bretagne, Herve Latimier, haut- fonctionnaire honoraire, Annaig Kervella, adjointe au producteur des émissions en langue bretonne de France 3 et Jerom Olivry, le collaborateur salarié d’Al Liamm. L’équipe est diverse mais il y a toujours de la place!
En route pour le n° 500, 600… Pourquoi s’arrêter ? Continuer à construire un lien entre écrivants, écrivains et lecteurs, entre brittophones de Bretagne, d’Europe et du monde a un parfum d’aventure…
Morgan Tremel