Trois questions à Charlie Grall, co-fondateur du Festival du livre en Bretagne
Pourquoi l’Europe ?
2013 a été désignée « année européenne des citoyens ». La vice-présidente Viviane Reding affirme que « c’est une excellente occasion de rappeler à ceux-ci les droits dont ils bénéficient grâce à l’U.E. et ce que cette dernière peut faire pour chacun d’entre nous ». Nous avons besoin de plus de Bretagne mais aussi de plus d’Europe et pas le contraire. Nous voulons bien sûr une Europe meilleure, celle des peuples et de la paix, plus solidaire, plus harmonieuse, plus juste, moins technocratique et plus proche des gens. Nous aimons l’Europe quand, par exemple, à une très large majorité, toute tendances politiques confondues, elle prend clairement position pour le soutien aux langues minorisées et interpelle la France qui traîne les pieds. Nous aimons l’Europe lorsqu’en 2006 elle impose à une organisation politique néerlandaise de laisser les femmes y adhérer ! Lorsqu’elle garantit la paix depuis près de 70 ans…
Pourquoi San-Sebastián, présidente d’honneur ?
Cette ville a été désignée capitale européenne de la culture pour 2016. Lorsque son maire a connu la nouvelle il a eu cette phrase pleine d’enthousiasme : « Nous allons montrer à l »Europe et au monde entier le foisonnement culturel que peut provoquer une langue minoritaire ». Il était impossible de ne pas faire un lien avec ce que nous connaissons en Bretagne… L’Europe c’est aussi de se rencontrer, de partager des réalités différentes. Et, comme l’Europe c’est la paix, que San-Sebastián – qui a connu la guerre civile, la dictature, la lutte armée et la répression – milite beaucoup pour le processus de paix au Pays Basque, nous nous sommes dit que la culture partagée, « le vivre ensemble » pouvaient aider modestement à briser le mur du silence et le déficit d’intérêt de Paris à l’égard de ce processus de paix, même si des personnalités françaises comme Pierre Joxe, Pierre Hazan ou des députés européens travaillent discrètement pour l’émergence là-bas aussi d’une paix juste et durable.
Les temps forts de cette 24e édition ?
Sans aucun doute les multiples rencontres entre le public et les 300 auteurs présents. L’hommage à la revue littéraire en langue bretonne « Al Liamm ». Créée en 1946, elle sort son 400ème numéro ! Le débat sur « l’exception culturelle » française : « euro compatible ou pas ? » avec des universitaires : Yvon Olivier, juriste ; Agnès Le Brun, député européen ; Tangi Louarn président de Kevre Breizh…