Le dessinateur de presse, Nono, bien connu des Centre-Bretons et certainement bien au-delà, sera le président d‘honneur de la 32e édition du festival du livre de Carhaix, le dernier week-end d’octobre. Joël Auvin, son nom à l’état civil, nous raconte son parcours atypique.
Nono ! Il vient d’où ?
Je suis né en 1949, dans l’école d’Inzinzac-Lochrist où enseignaient mes parents. Ma mère a accouché dans l’école, Je suis donc un enfant de l’école laïque et républicaine… Ce qui déterminera sans doute pas mal de choses par la suite. Après des études au lycée Dupuy-de-Löme de Lorient, je monte à Rennes pour poursuivre des études supérieures en philosophie. Je tapisse les murs de la fac de mes dessins : CRS, grèves estudiantines, FLB, manifs… tout y passe, et je rencontre Per Denez, professeur de breton à la fac, qui me propose d’illustrer sa méthode de breton « Brezhoneg buan hag aes » ! Première fois que mes dessins paraissent dans un livre ! Je découvre aussi à cette même époque le foyer culturel de Menez-Kamm, à Spézet, et les festoù-noz du Kreizh-Breiz. Je suis sollicité pour faire des affiches de fest-noz, et des illustrations de pochettes de disques de chanteurs bretons – Gweltaz ar Fur, les Diaouled ar menez, etc…
La ville de Carhaix ne vous est pas étrangère ?
En 1973, je suis nommé prof de philo au lycée de Carhaix, où je resterai jusqu’en 1988. Grande époque. Vivre, travailler et retaper au pays… Je rénove une vieille maison à Plevin, cours les festou-noz, souvent avec mes élèves, et commence à dessiner pour Ouest-France. D’abord la rédaction de Carhaix, puis pour Morlaix, Brest, Quimper, et les pages politiques et économiques du journal. Débuts d’un dessinateur de presse. Suivront des collaborations au Peuple Breton, Oxygène, en pleine époque de Plogoff, Le Canard de Nantes à Brest, Fri Louz, etc… En 1988, je quitte le Centre-Bretagne, avec ma femme Nadine et mes deux filles, Cécile et Marion, et mets le cap sur la petite mer, le Morbihan, à Vannes, où je continue à enseigner la philosophie, d’abord au lycée Lesage, puis au lycée Charles de Gaulle. En 1997, je quitte Ouest-France pour passer au Télégramme. Prof de philo, dessinateur de presse, mais aussi illustrateur de nombreux livres essentiellement sur la Bretagne, en compagnie d’auteurs avec lesquels j’ai aimé travailler : Paul Burel, Hervé Lossec, Michel Rouger, Marc Pennec, Erwan Valérie, Gérard Cabon, Alexis Gloaguen, Eugène Riguidel, Daniel Giraudon, etc…
Et aujourd’hui ?
Je suis en retraite de l’enseignement depuis 2009, mais pas encore en retraite du dessin. Et me voilà de retour à Carhaix, pour présider le salon du livre. Mad trez !! Mais ça n’est pas Nono président, mais le dessin qui préside à ces festivités de ce cher Kreizh-Breizh.
Quelques titres de Nono
« Dessins », en 1974. Premier livre imprimé chez Le Signor, au Guilvinec. « Bretagne 73 : tout va bien », avec Yves Quentel, « Le whisky sans peine », avec Jean-Pierre Pichard, « Ils sont fous ces bretons », avec Erwan Valérie, « Trop forts les bretons », avec Paul Burel, « Les Bretonnismes », avec Hervé Lossec, « Dessine-moi la philo », par Nono tout seul, « En Arrée », et « Sud-Paradis », avec Marc Pennec, « Y a skiff », avec Gérard Cabon, « La vallée des iris », avec Alexis Gloaguen, « La démocratie en réanimation », avec Michel Rouger, « Temps de cochon en Bretagne », avec Paul Burel, « Sacrées tribus bretonnes », avec des journalistes du Télégramme, « Carnet d’Himalaya », avec David et Jacques Ducoin, etc…
A paraître en 2022, un livre à partir de ses carnets de voyage au Maroc…