La revue annuelle Spered Gouez / l’esprit sauvage, publiée à l’occasion du festival par le Centre culturel breton Egin sous la direction de Marie-Josée Christien, sort son n°23 sur le thème de l’utopie. Le mot vient d’Utopia, l’île imaginaire abritant une société idéale dans l’œuvre de l’écrivain humaniste Thomas More en 1516. Si l’île invitée par le festival, la Corse, est bien réelle, ses expérimentations s’ouvrent aux utopies, car, « toutes les grandes réalisations ont été de grandes utopies au départ », comme l’a récemment déclaré Patrick Chamoiseau, écrivain d’une autre île, la Martinique.
L’éditorial de Marie-Josée Christien rend hommage à « ces passeurs qui passent », à qui la culture et la création artistique doivent beaucoup : Hervé Mesdon, membre très actif de la Maison de la poésie du pays de Morlaix et de la revue Digor, Christiane Tricoit, fondatrice et responsable des éditions Passage d’encres installées depuis quelques années à Guern, Patrice Fath, directeur de publication de la revue Littérales à Brest et fidèle participant au festival de Carhaix, tous trois décédés cette année.
La revue n’oublie pas le centenaire de la naissance d’Angèle Vannier, « poète, celte et aveugle », injustement oubliée malgré une œuvre et un parcours de premier plan, et consacre sa rubrique « Points de vue » à l’essai poétique Demeure d’Angèle Vannier de Nicole Laurent-Catrice, lu par Eve Lerner, Gérard Cléry et Guy Allix.
Jean Bescond publie le premier volet de son étude sur les relations entre Armand Robin et le chanteur Georges Brassens.
Ce numéro donne aussi à découvrir pour sa première publication posthume Annie Cariou, originaire de la baie d’Audierne, dont les écrits ont été découverts par son compagnon après sa mort en 2014.
Le festival est chaque année pour la revue l’occasion de rencontres enrichissantes. Denis Langlois, avocat et écrivain invité par le festival l’an dernier, est ainsi au sommaire de ce n°23, de même que la poète Chantal Dupuy-Dunier rencontrée à la même occasion. De surcroît, la poète corse Angèle Paoli participe à ce numéro.
Viv(r)e l’utopie !
Dans sa présentation, Marie-Josée Christien souligne que « dans cette société figée dans ses inégalités, nous avons plus que jamais besoin d’un horizon d’attente, d’un lieu où la fragilité puisse tenir face à la violence conquérante du monde. » Car « l’utopie n’est pas l’irréel, encore moins l’irréalisable, mais ce qui n’est pas encore advenu. »
Vivre l’utopie, c’est refuser les leurres et mensonges qui nous sont présentés comme incontournables. L’utopie est ici le lieu des valeurs humanistes qui nous relient, un bien public qui cimente les liens et consolide la démocratie.
Au sommaire du n°23
Les illustrations en couverture et à l’intérieur sont de Michel Le Sage, artiste installé à Quistinic dans le Morbihan.
Escale : Alberto Pimenta, poète portugais contemporain (dossier et entretien par Eve Lerner)
Avis de tempête : carte blanche à Lucien Wasselin, poète et critique, pour un billet d’humeur
Mémoire : Hélène Cadou (1922-2014), par Ghislaine Lejard
Points de vue : Demeure d’Angèle Vannier de Nicole Laurent-Catrice
Coup de cœur de Jean Bescond : Armand Robin dans les œuvres de fiction de Brassens.
Chroniques Sauvages, critiques et notes de lectures des collaborateurs de la revue
Tamm-Kreiz : Jean-Paul Kermarrec, poète par excellence (dossier de Marie-Josée Christien)
Viv(r)e l’utopie !
25 auteurs dont 8 pour la première fois dans la revue : Danielle Allain Guesdon, Guy Allix, Louis Bertholom, Jean-Pierre Boulic, Alain Brissiaud, Annie Cariou, Marie-Josée Christien, Karim Cornali, Chantal Couliou, Flora Delalande, Chantal Dupuy-Dunier, Maï Ewen, Mireille Fargier-Caruso, Jean-Marc Gougeon, Valère Kaletka, Alain Lacouchie, Denis Langlois, Jean-Luc Le Cléac’h, Eve Lerner, Marilyse Leroux, Brigitte Maillard, Evelyne Morin, Lydia Padellec, Angèle Paoli et Sydney Simonneau.
Le n°23 est en vente au prix de 16 €.
Spered Gouez publie un nouveau livre de la collection Parcours consacré à la poète et critique Jacqueline Saint-Jean, née à Saint-Gelven (22) et résidant dans les Pyrénées. En vente sur le stand au prix de 13 €, sous réserves de parution.
Pratique
Ce week-end, Spered Gouez reçoit sur son stand quelques-uns de ses chroniqueurs et auteurs qui signent leurs nouveautés : Guy Allix pour Le sang le soir, prix François-Coppée 2016 (Le nouvel Athanor) et Maman, j’ai oublié le titre de notre histoire suivi de Félix, une voix sans parole (Les Editions Sauvages, 2016), Jean Bescond et quelques ouvrages d’Armand Robin, Marie-Josée Christien pour le cahier Chiendents n°118 qui lui est consacré, Gérard Cléry avec l’ouvrage que les éditions Spered Gouez lui consacrent dans la collection Parcours et Roi nu(l) (Les Hommes sans Epaules), Prix Angèle-Vannier 2016, et sous réserves Angèle Paoli et son anthologie bilingue Terres de femmes, 12 poètes corses (éditions des Lisières).